Les débuts
L’histoire de Toyota commence à la fin du 19ème siècle, avec l’invention par Sakichi Toyoda du premier métier à tisser automatique au Japon, une machine qui contribue à révolutionner l’industrie textile du pays.
En janvier 1918, Sakichi Toyoda fonde la Toyoda Spinning and Weaving Company et avec l’aide de son fils, Kiichiro Toyoda, il parvient à réaliser en 1924 le rêve de toute une vie en construisant un métier à tisser automatique. Deux ans plus tard, il fonde la manufacture de métiers à tisser Toyoda Automatic Loom Works.
L’éclosion
C’est à la fin des années 20 que Kiichiro Toyoda commence à s’intéresser à l’automobile. Il part alors en Europe et aux Etats-Unis afin d’étudier les productions locales. Il commence à étudier la fabrication de moteurs à explosion dès 1930. En 1933, Toyoda créé un constructeur comme division de la marque de la société fondée par son père. Encouragée par le gouvernement japonais, la filiale produit son premier moteur dès 1934 et sa première voiture, la A1, en mai 1935. Le premier prototype d’un camion, le G1, fut produit dans la foulée en août 1935. La fameuse Toyota AA, dont un exemplaire en Hollande est la plus vieille Toyota en existence aujourd’hui, fut ensuite lancée début 1936.
L’indépendance
Même si la AA ressemble tellement à des Américaines (notamment la Dodge Power Wagon) que certains panneaux de carrosserie sont interchangeables, le constructeur prend tranquillement de l’ampleur. En 1937, Toyoda décide donc de donner son indépendance à la filiale et créé Toyota Motor Co. Le changement de nom est lié à une différence d’écriture en caractère japonais et une superstition : il ne faut que 8 traits pour écrire "Toyota" ( トヨタ ), un chiffre porte-bonheur.
Guerre et difficultés
Comme partout dans le monde, la Seconde Guerre Mondiale signifie que l’ensemble des ressources des pays engagés sont mobilisés. Toyota n’échappe pas à la règle et produit donc des camions pour l’armée impériale.
La fin des combats laisse le Japon dans un état économique désastreux et en 1950, 3 ans après avoir repris la production de véhicules particuliers, seul 300 exemplaires sortent des ateliers Toyota. Le constructeur se sauve de la faillite grâce à des prêts, mais doit procéder à des licenciements. L’annonce provoque une grève qui durera 2 mois et qui se termine tout de même par des licenciements et baisses de salaires, mais également par le départ de Kiichiro Toyoda de sa société.
La relance et le développement
Il est remplacé par le directeur de Toyoda Loom Automatic Company, Taizo Ishida. Au même moment éclate la guerre de Corée et l’armée américaine commande alors plus de 5.000 véhicules militaires à Toyota, ce qui remet la société d’aplomb. Ishida profite de ces liquidités pour investir lourdement dans l’équipement, ce qui donnera plus tard un avantage décisif à la marque. Le développement se poursuit alors, et la "Toyopet" est la première Japonaise exportée aux Etats-Unis en 1958.
Les années 60 voient cette progression s’accélérer, avec la production de la 10 millionième Toyota, les premières usines à l’étranger et 1 million de voitures exportées à la fin de la décennie.
Modèles et productions localisés
La capacité de Toyota à changer son approche de l’automobile et de sa production ont toujours été la clé de sa réussite. Le processus d’amélioration continue, le fameux "Kaizen" en est l’exemple le plus célèbre, le flux tendu également. Mais l’adaptabilité de la marque, et notamment la vitesse à laquelle elle réalisa que les consommateurs américains et les japonais n’attendaient pas la même chose d’une voiture, fut cruciale dans son développement.
Toyota fait partie des pionniers à ce sujet, en délocalisant, non seulement la production mais également les bureaux d’études. Dès 1964, la Corona PT20 vendue aux USA était un produit "américanisé".
Croissance implacable
Dès lors, le rythme de croissance de la marque fut exponentiel. Aux Etats-Unis, Toyota passa de 2.000 ventes en 1964 à plus de 300.000 en 1971 ! La marque entra rapidement dans le top 10 des plus grands constructeurs mondiaux et poursuivit sa croissance jusqu’à se battre pour la première place ces dernières années. 1967 fut également l’année du début de la production au Japon de la Corolla, commercialisée 2 ans plus tard aux USA. Un modèle mythique, la première à être fabriquée aux Etats-Unis à partir de 1985 (dans l’usine NUMMI appartenant désormais à Tesla) et encore aujourd’hui voiture la plus vendue dans le monde de l’histoire de l’automobile !
Lexus
Dans les années 80, Toyota réalise que la concurrence sur le segment des voitures de luxe américaines n’est pas glorieuse. Mais la marque sait également qu’elle ne peut pas commercialiser des grandes berlines prestigieuses portant le même logo que la Corolla. Une situation classique aux Etats-Unis ou les sous-marques très pointues sont légion (GM dispose alors de 5 marques !).
Les premières recherches autour de Lexus sont conduites dès 1985 et les premiers prototypes (il y en aura 450 de fabriqués !) apparaissent en milieu d’année. Le design final sera validé en 1987 mais il faudra encore attendre 1989 pour que la première Lexus, la LS400, soit commercialisée.
Hybride
Évidemment, impossible d’évoquer Toyota et ne pas parler de l’hybridation. En 1997, la marque fut en effet la première suffisamment folle pour prendre le risque de commercialiser un véhicule hybride sur le marché japonais : la Prius.
La voiture arrive 3 ans plus tard en Europe et aux USA, accompagnée de rumeurs démenties affirmant que Toyota perd plus de 20.000 € par voiture vendue ! Aujourd’hui, la musique n’est plus la même. Mais grâce à ce pari, il y a plus de 15 ans, Toyota reste LA référence en matière de véhicules hybrides.
Aujourd’hui
La marque est désormais dans le Top 3 des plus grands constructeurs mondiaux. Plus de 200 millions de Toyota sont sorties des chaînes de production durant ces 75 années d’histoire et le groupe japonais emploie plus de 320.000 personnes.