Le café, cette boisson aromatique qui éveille nos sens et accompagne nos
journées, peut être apprécié de diverses manières, tant du point de vue
financier que de celui de l'expérience gustative.
En effet, le café transcende les barrières économiques, offrant une
gamme variée de possibilités, allant de l'option bon marché à
l'expérience luxueuse.
D'un côté, le café bon marché demeure un pilier quotidien pour de
nombreuses personnes à travers le monde. Accessible à tous les budgets,
il constitue un réconfort abordable pour ceux qui apprécient simplement
le rituel de déguster une tasse de café le matin. Les grains de café à
prix modique peuvent être trouvés aisément sur les étagères des
supermarchés, permettant à chacun de savourer une boisson stimulante
sans grever son portefeuille.
D'un autre côté, le café peut également revêtir un caractère luxueux et
sophistiqué. Des grains de café provenant de plantations renommées, des
méthodes de culture et de récolte méticuleuses, ainsi qu'une
torréfaction artisanale, contribuent à créer des arômes et des saveurs
uniques. Les connaisseurs de café peuvent se tourner vers des cafés haut
de gamme provenant de régions spécifiques, présentant des profils
gustatifs complexes et des notes exquises. Les techniques d'infusion
sophistiquées, telles que la méthode pour-over ou la machine à expresso
haut de gamme, ajoutent une dimension supplémentaire à l'expérience de
dégustation.
Les cafés de spécialité, souvent issus de petites exploitations, peuvent
atteindre des prix élevés en raison de leur rareté et de la qualité
exceptionnelle de leurs grains. Des établissements chics et des cafés
exclusifs proposent également des créations artistiques, allant de l'art
latte aux mélanges uniques, offrant ainsi une expérience sensorielle à
part entière.
En somme, le café, bien qu'il soit souvent perçu comme une boisson
quotidienne accessible à tous, peut se décliner en une expérience tantôt
simple et réconfortante, tantôt sophistiquée et luxueuse. Que l'on
cherche une pause rapide et abordable ou une dégustation élaborée et
raffinée, le café offre une diversité qui satisfait les palais de tous
horizons, faisant de cette boisson universelle un plaisir accessible à
chacun, quelle que soit sa préférence budgétaire.
Le Jacu, un oiseau brésilien apparenté au faisan, a une préférence bien singulière : se délecter des cerises de caféiers en choisissant avec soin les plus mûres. Autrefois considéré comme une menace par les producteurs de café, le Jacu occupe désormais un rôle crucial dans le processus de fermentation des grains de café Jacu Bird. Pour obtenir ce café particulier, il est nécessaire de récupérer les baies de café qui ont été digérées par l'oiseau... dans ses excréments. La fermentation subie par les grains de café au sein du système digestif du Jacu contribue à créer un café en tasse à la fois puissant et acidulé, révélant des notes de fruits et de noisette. Il est facile d'imaginer que ce processus laborieux et peu conventionnel explique le coût élevé de ce café, qui atteint près de 200 € le kilogramme. Au Brésil, la production de ce café d'exception est limitée à quelques centaines de kilogrammes, conférant au Jacu Bird une réputation de "l'or du café".
Le Kopi Luwak, un café originaire d'Indonésie, suit un processus similaire à celui du Jacu Bird. Cependant, dans ce cas, ce n'est pas le Jacu, mais le Luwak, une civette asiatique, qui joue le rôle central. Après s'être nourri des fruits du caféier, le Luwak ne parvient pas à digérer complètement les baies de café. Il les rejette presque intactes, mais le passage à travers le système digestif de l'animal entraîne une transformation enzymatique et une dégradation cellulaire des grains de café. Cette fermentation digestive est recherchée, car elle contribue à atténuer l'amertume du café, offrant ainsi une tasse gourmande et raffinée. Des notes caramélisées et chocolatées se dégagent, séduisant particulièrement les amateurs de cafés moins corsés. Malheureusement, de nos jours, cette méthode est souvent industrialisée, au détriment du bien-être animal. Les civettes sauvages sont capturées et élevées dans des conditions souvent délétères, ne bénéficiant plus de la variété naturelle de petits fruits qui constituait leur alimentation habituelle. Elles sont plutôt nourries exclusivement avec les cerises de café convoitées par les producteurs, une pratique qui soulève des préoccupations éthiques quant au traitement des animaux.
Le Bourbon Pointu, une variété de café originaire de l'île de La Réunion, anciennement baptisée Île Bourbon, a connu une histoire mouvementée au cours du XXe siècle. Les conditions climatiques défavorables, la vulnérabilité de la plante et l'expansion des champs de canne à sucre sur l'île ont eu raison du Bourbon Pointu, le poussant à disparaître. Cependant, au début des années 2000, quelques producteurs entreprennent courageusement de relancer sa culture. Cultivé avec soin à des altitudes comprises entre 1000 et 2000 mètres, le Bourbon Pointu fait l'objet d'une récolte méticuleuse. Les cerises de café, récoltées à la main à parfaite maturité, nécessitent de nombreux passages sur les arbres. La faible production et les méthodes de récolte délicates associées à cette variété expliquent le prix élevé au kilogramme. En 2007, la Specialty Coffee Association lui accorde le prestigieux titre de "café premium". Ce café de spécialité, caractérisé par sa faible teneur en caféine, révèle une richesse aromatique d'une grande délicatesse lors de la dégustation. On y découvre des notes fruitées telles que l'orange, la mandarine et le litchi, faisant du café Bourbon Pointu un véritable Grand Cru.
Le Black Ivory Coffee, l'un des cafés les plus onéreux de la planète, atteignant près de 1 750 € le kilo, se distingue par son origine unique en Thaïlande, où il est élaboré de manière singulière : par la digestion des éléphants ! Le processus de fabrication de ce café est similaire à celui du Kopi Luwak indonésien, mais il nécessite environ 30 kg de cerises de café pour produire 1 kg de café Black Ivory. En dégustation, le Black Ivory est réputé pour sa douceur et son agréabilité, offrant une belle rondeur en bouche. On le trouve fréquemment dans de prestigieux hôtels à travers le monde. La rareté de sa production, concentrée dans un refuge d'éléphants situé dans la province de Surin, associée à des quantités limitées et à un processus exigeant, explique aisément les prix élevés de ce café.
Quel est le coût du café le plus cher au monde ? Il s'élève à 8 800 € le kilo. C'est le prix auquel est commercialisé le Geisha Ninety Plus, un café expérimental en provenance du Panama. Ce café est cultivé de manière méticuleuse et traité de manière précise et techniquement avancée par les équipes de Ninety Plus. Fondé en 2009 par Joseph Brodsky, Ninety Plus Estate ambitionne d'innover constamment et d'élever la qualité de la tasse à des niveaux exceptionnels. Des expérimentations audacieuses, notamment dans les méthodes de fermentation, sont menées sur la plantation. Pour le Geisha, par exemple, la fermentation est conduite en plusieurs étapes, impliquant l'utilisation de souches de levures locales pour éliminer le mucilage entourant la parche (l'enveloppe de chaque graine) et récupérer le grain. En 2019, Ninety Plus a même réussi à vendre un prototype de son café Geisha à 10 000 dollars le kilo, démontrant ainsi la quête incessante de l'entreprise pour l'innovation et l'excellence dans le domaine du café.