Un peu d'histoire !

Après la découverte de la route des Indes par Vasco de Gama en 1498, les Portugais continuent leurs explorations maritimes jusqu’en Chine et au Japon. C’est depuis le Japon dès 1543 et le comptoir de Macao dès 1556 que les portugais importent le thé en Europe. Ils perdent rapidement leur monopole en faveur des Hollandais.

Le thé arrivait aussi par la route de la soie par la Chine en Russie et dans les pays limitrophes.

En 1653, les premières caisses arrivent en Angleterre où quelques rares apothicaires proposaient le thé à des fins médicinales. Mais c'est seulement à partir de 1662, date qui correspond au mariage du roi d'Angleterre Charles II et de la princesse portugaise Catherine de Bragance que l'habitude de prendre le thé devient populaire. Catherine introduisit à la cour d'Angleterre une coutume de la cour du Portugal, celle de prendre le thé. (Les portugais étant les premiers européens à découvrir le thé en débarquant au Japon en 1560 dont ils ramenèrent eux-mêmes cette coutume). La princesse transporte alors avec elle un coffre plein de thé et de services en porcelaine, issu de sa dot. Elle introduisit tout d'abord cette coutume auprès des femmes de la cour, la rendant ainsi rapidement populaire au sein de la bourgeoisie et bientôt dans tout le pays. La reine Anne Stuart le consomme pour la première fois au petit déjeuner. Anne, Duchesse de Bedford (1788-1861) est la première en Angleterre à inviter ses amies pour une petite collation lors de l'après-midi, autour d'une tasse de thé accompagnée de petits gâteaux, de sandwiches, de pâtisseries. Elle imite une habitude des salons français, qui d'ailleurs disparut en France, avant d'être de nouveau réintroduite au milieu du xixe siècle... par imitation de la tradition britannique ! Cette tradition avait perduré en Russie depuis le XVIIIe siècle, d'abord dans l'aristocratie, puis dans toute la société.

La pratique éminemment sociale de l'afternoon tea se répandit dans toutes les couches de la population et se formalisa au xixe siècle en five o'clock tea, et de réceptions plus formelles appelées « thés » dans la bonne société continentale, aussi bien en France, qu'en Allemagne, ou tchaï en Russie impériale, avec le samovar.

Le thé devint au cours des XVIIe siècle et XVIIIe siècle un enjeu économique majeur, l'objet d'une lutte acharnée entre Anglais (puis Britanniques) et Hollandais. La Compagnie des Indes Orientales, fondée en 1599 par la reine Élisabeth, eut le monopole du commerce du thé jusqu'en 1834.

En 1638, le Japon ferma ses ports à l'Occident pour plus de deux siècles. La Chine devint donc la principale source d'approvisionnement en thé. À la fin du XVIIIe siècle, les Britanniques mirent en place un système triangulaire tout à leur avantage : le pavot produit dans leurs colonies indiennes, transformé en opium, était échangé en Chine contre du thé, qui était vendu à son tour sur le marché européen.

La Chine tenta de s'opposer à l'importation de l'opium : interdictions de l'importation, saisies et destructions de caisses se succédèrent sans effet. Après la première puis la deuxième guerre de l'opium, la Chine est contrainte d'autoriser le commerce de l'opium, de limiter ses tarifs douaniers, d'ouvrir des ports à l'Occident, de céder Hong Kong aux Britanniques, etc.

La Boston Tea Party fut, en 1773, un acte de désobéissance dans lequel des habitants des colonies qui allaient constituer les États-Unis jetèrent à la mer des caisses de thé britannique pour protester contre les taxes. Cet événement préfigure la Guerre d'indépendance des États-Unis.

En 1823, le Major Robert Bruce découvrit en Assam une espèce indigène de théier. En 1834, pour pallier la perte de son monopole, la Compagnie des Indes Orientales entreprit d'installer des fabriques de thé en Inde. Elle commissionna, en 1848, Robert Fortune pour un voyage d'exploration en Chine, en fait une véritable entreprise d'espionnage industriel. Déguisé en Chinois, se fondant sans difficulté dans la foule, Fortune mena remarquablement à bien sa mission. Il parvint à envoyer en Inde pas moins de 20 000 plants de théiers chinois et surtout à recruter huit fabricants de thé qui livrèrent à la Compagnie tous les secrets pour mener à bien la culture du thé. La variété assamaise se révéla la mieux adaptée au climat très chaud de la péninsule indienne. Elle fut rapidement plantée en Inde et à Ceylan. Aujourd'hui, la plupart du thé produit dans le monde provient de cette variété.
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