Le steampunk est au départ un genre littéraire dont l'intitulé a été forgé par allusion au cyberpunk par l'auteur K. W. Jeter à titre de boutade1. Pour cette raison,
il est parfois plus approprié de parler de « rétrofuturisme » pour désigner le mouvement. L'expression steampunk, qui signifie littéralement punk à vapeur, parfois
traduite par futur à vapeur, est un terme inventé pour qualifier un genre de littérature né à la fin du xxe siècle, dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la
société industrielle du xixe siècle. Le terme fait référence à l'utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l'époque victorienne.
Aujourd'hui le steampunk est considéré comme un esthétisme pouvant intéresser à la fois des œuvres littéraires fantastique, de fantasy, d'anticipation et certains sous-genres de la science-fiction.
Mais le style steampunk quitta rapidement la seule sphère de la littérature pour s'étendre à d'autres domaines de création et d'expression et devenir un fandom autonome.
À l'origine, le steampunk est un genre littéraire dont Jules Verne, Albert Robida ou H. G. Wells fournissent les caractéristiques et l'esthétique de l'univers d'expression à
travers leurs romans ou les adaptations cinématographiques qui en ont été faites : Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954), L'Invention diabolique (Vynález Zkázy)
de Karel Zeman (1958) ou La Machine à explorer le temps de George Pal (1960). L'univers des époques victorienne et édouardienne (Édouard VII ayant été qualifié de last victorian king
par l'historien britannique Christopher Hibbert) d'avant la Première Guerre mondiale reste l'un des décors favoris du genre.
Par extension sont assimilés au genre du steampunk les récits qui se déroulent soit dans le futur, soit dans un présent uchronique alternatif — où apparaissent des personnages
historiques ayant réellement existé —, quand leur décor rappelle le design de l'environnement industriel du xixe siècle ou que la société qu'ils décrivent ressemble à celle de
l'époque édouardienne, socialement très rigide et cloisonnée, comme dans Les Chemins de l'espace de Colin Greenland (1993).
Sous-genre de la SF, les œuvres steampunks relèvent aussi de l'aventure et du roman policier - voire du western comme Wild Wild West. Pour les distinguer du récit où interviennent
des éléments relevant du fantastique, les critiques utilisent le terme de gaslamp fantasy2, genre dans lequel s'illustrent notamment Anne Rice et le Français Fabrice Bourland3.
Le steampunk recoupe fréquemment d'autres genres référentiels de la SF comme le voyage temporel, l'uchronie (décalage temporel et histoire alternative) et les univers parallèles.
Cet aspect uchronique canonique a valu aux œuvres de SF steampunks les labels de « chroniques du futur antérieur » ou de « rétrofutur » chez les fans du genre.
Une des principales différences entre le steampunk et la science-fiction des auteurs d'anticipation du xixe siècle comme Albert Robida — qualifiée de proto-steampunk par
les puristes — réside dans la présence d'éléments anachroniques plus tardifs comme les ordinateurs ou les manipulations génétiques qui n'existaient évidemment pas à l'époque.
Le steampunk se distingue aussi par son humour, bien des auteurs — K. W. Jeter, qui porta le genre sur ses fonts baptismaux[pas clair], en tête — considérant le genre comme un
jeu littéraire font tout en clins d'œil aux pères de la science-fiction, du roman fantastique et du roman d'aventures extraordinaires — pour reprendre le titre de la fabuleuse
collection des œuvres de Jules Verne.