Historique
De tout temps, l’Histoire nous le prouve, toute peuplade, tout peuple, toute communauté humaine avait besoin d’un Chef, qu’elle se choisissait ou qui s’imposait à elle.
Le Chef était le dirigeant, le guide, le protecteur, le juge,…
Des personnes qui composaient le petit ou le grand groupe humain et « territorial ».
L’origine de Jumet est inconnue !
Durant les premiers siècles de notre ère, la plus grande partie de nos territoires actuels était couverts de forêts impénétrables abritant loups, sangliers et autres animaux sauvages.
Ces forêts étaient la continuation, l’embranchement à travers nos contrées actuelles de la forêt charbonnière et la preuve que Jumet était encore presque entièrement boisé à une époque assez rapprochée des premiers siècles de notre ère.
De nombreux hameaux de la commune de Jumet ont conservé leurs appellations d’antan : Bois d’Heigne, Bayemont, Bois del ville, Diarbois, etc…
Les parties du territoire dénommés Petits Bancs, Grands Bancs, Vallée du Piéton n’étaient que de vastes marais.
La conquête de nos régions par les légions romaines fut pour les peuplades de l’actuelle Belgique, la première étape vers la civilisation et le progrès.
Les Romains comprirent l’importance et la richesse de nos contrées.
Ils créèrent de belles et solides chaussées qui relièrent entre eux les centres les plus importants facilitant les communications, les transactions commerciales.
Le défrichement des forêts fut le point de départ de notre prospérité et c’est ainsi que les habitants de nos régions devinrent laboureurs, faisant mûrir d’abondantes moissons et de fertiles prairies, permettant de faire paître des troupeaux de moutons et de bœufs.
Les territoires de l’actuel Jumet, défrichés en premier lieu, furent vraisemblablement : Heigne, le Chef-Lieu, la Brûlotte, la Coupe et le Diarbois.
387
Les Francs ou Sicambres passèrent le Rhin et entrèrent dans la forêt charbonnière d’où ils furent repoussés par les Romains commandés par Nannius et Quintinius, leurs Chefs.
Ils revinrent plus tard en vainqueurs et en maîtres, alliés aux Belges, tandis que l’Empire Romain entrait en décadence.
Les Francs, d’abord fixés en Taxandrie, aidés par les Belges, refoulèrent les envahisseurs, puis, fatigués de l’oppression romaine qui ne savaient plus les défendre, s’allièrent avec leurs auxiliaires et secouèrent le joug de Rome.
Les Francs divisèrent le pays en comtés (pagi), ceinturies, décuries, habitations ou manses qui formaient un village (locus).
Pendant la domination franque, Jumet fit partie, avec le pagus minores de Darmay (Dampremy) dépendant de lui, du Pays de Lomme ayant Gembloux pour Chef-Lieu.
640
Il est fait mention de Jumet dans un acte de dotation du Roi Dagobert au Monastère de Lobbes, dans lequel au nombre de terres faisaient partie de cette dotation, figure Jumet.
C’est certainement l’un des plus anciens documents dans lequel est fait mention le village de Jumet.
Dès cette époque le Seigneur-Abbé de Lobbes est le Chef de Jumet !
743
Au Synode d’Estinnes-lez-Binches, l’Abbé de Lobbes, Théodurien, assiste en qualité de Seigneur de Jumet !
L’origine de Heigne, comme château-fort remonte à une date très reculée.
Sa position, naturellement fortifiée, frappa les seigneurs de l’époque et l’un d’eux fit ériger sur le Fulgurus Mons (Mont de la foudre ou Foucremont) un château crénelé pour échapper, sans doute, aux violences des peuplades barbares.
969
Dans le Polyptyque d’Erminion, Abbé de Lobbes, on y lit :
Gimiacus Hunia Castellum (Jumet-Heigne) et Ruelz (Roux).
888
Jumet fut donné à Franco, Evêque de Liège par l’Empereur Arnulph.
908
Cette donation fut encore confirmée par Louis, Roi de Germanie et par d’autres princes, les 5 juin 984 et 10 juin 1086.
C’est donc à partir du IX ème siècle que Jumet relève de la Principauté Ecclésiastique de Liège.
Malgré cette suzeraineté, Jumet a toujours été considérée avec Heigne et Roux comme terre franche.
909
Le Prieuré de Heigne fut fondé par l’Abbé de Lobbes, Seigneur de Heigne.
Un hôpital y fut érigé, les moines de Lobbes les y habitèrent.
940
L’église de Heigne fut construite par les moines de Lobbes.
L’Abbé de Lobbes, Seigneur de Jumet, nomme des Baillis pour gérer ses biens et locaux…
1050
Jumet et Heigne avaient pris assez d’importance que pour se donner un avoué ou protecteur pourvu d’attributions judiciaires et militaires, représentant à l’origine l’évêque ou l’abbé devant les tribunaux.
Cette fonction fut accordée à Henri, frère de Baudouin III, Comte de Hainaut.
1201
Furent réglés les droits de cette avouerie exercée sur Jumet par les Comtes de Hainaut.
Notons aussi que Michel Le Cire fut avoué de Jumet au XIII ème Siècle.
1228
En 1228, Thomas, l’Abbé de Lobbes, Seigneur de Jumet, de par le consentement de l’Evêque et du Chapitre de Liège (Principauté Ecclésiastique de Liège), dont Jumet dépendait, sépare l’église de Heigne dédiée à Notre-Dame, de celle de Jumet dédiée à Saint-Sulpice.
L’Abbé de Lobbes, Seigneur de Jumet, comme bien des Pères-Abbés dans d’autres contrées et aussi des Mères-Abbesses, telles que Sainte Gertrude et toutes celles qui lui ont succédé et qui dirigèrent la Ville de Nivelles jusqu’à la Révolution Française, avait le pouvoir de Chef et désignait une Cour de Justice à Jumet.
1498
Se produisent de forts tremblements de terre qui jettent l’effroi parmi nos populations.
1566
Epoque de l’insurrection contre l’Espagne.
Jumet reçut les soldats espagnols qui brisèrent les portes, pillèrent les maisons et maltraitèrent très fort les femmes.
Quelques hommes furent tués, massacrés à coup de pique pour avoir voulu arrêter ces forcenés.
1702
A la suite des débats existants entre la Cour de Liège et les Bourgmaistres de Jumet, les Mayeurs et les Echevins de Borfilet, Van den Steen et de Munster se trouvèrent en guerre ouverte avec le Conseil Souverain Liégeois.
Celui-ci, en vertu de son pouvoir souverain destitua les Magistrats Jumétois. Ceux-ci s’adressèrent au Conseil Souverain du Brabant.
Par ordonnance du 2 janvier 1702, le dit Conseil réintégra ces Magistrats dans leur office, mais par ordonnance du 28 janvier 1702, le Prince-Evêque de Liège, en son conseil privé défendit aux mayeurs et échevins de les aider en aucun acte de justice relatif à leur charge.
Même défense fut faite à tous les procureurs de reconnaître en aucune manière les dits : de Borfilet, Van Den Steen et de Munster pour Mayeur et Echevins de Jumet à peine pour les contrevenants d’être destitués de leurs fonctions.
Henri Houtart, Echevin, fut nommé provisoirement Mayeur.
La suspension des 3 magistrats les plus aimés, eut un grand retentissement, néanmoins quelques années après nous les retrouvons réintégrés.
La défense faite par les Echevins de Liège, n’empêcha pas le Conseil du Brabant à s’intégrer encore dans les affaires de Jumet ; c’est ainsi que le 26-06-1702, il rendit une ordonnance enjoignant aux Echevins et Greffier du lieu de consigner aux registres du Greffe du Conseil, les pièces originales d’un procès agité devant la Cour de Jumet et avec interdiction de passer ordre à son exécution sans son autorisation préalable.
L’Evêque de Liège ne pouvant souffrir cet attentat préjudiciable à sa juridiction, fit défense « de peine de son indignation aux échevins et greffier de son dit village de Jumet, de déférer d’aucune manière à l’ordonnance du Conseil de Brabant, leur ordonnant de faire justice en ce cas, à la rencharge de ses Echevins de Liège comme de coutume ».
Les contestations quant à la juridiction du Prince de Liège sur Jumet continuèrent de plus belle.
Plusieurs mémoires furent adressés à Bruxelles par l’Evêque, ensuite desquels intervint un décret du Roi par lequel la question de la souveraineté sur Jumet fut remise à la Conférence pour y être réglée.
La Conférence était la commission qui gouvernait nos provinces pendant la guerre de succession pour les puissances alliées : Angleterre, Provinces-Unies et Allemagne.
Le décret dont il s’agit empêchait toutes nouveautés, attentats et entreprises ultérieurs sur la terre de Jumet.
Toutes choses devant demeurer dans l’état auxquelles elles étaient avant les difficultés survenues jusqu’à ce que la question principale et ses dépendances soient terminées à la dite Conférence.
Le Jurisconsulte liégeois, Louvrex dit : « les Jumétois ont si formellement et si souvent reconnu et réclamé leur dépendance du prince de Liège, que tout concorde à dire que Jumet est terre de Liège ».
Le 13 novembre, le gouvernement rend un décret par lequel il ordonne que la déposition des Mayeurs et Echevins de Jumet soit remise à la Conférence pour statuer à ce sujet.
1709
et hiver, le froid est tellement rigoureux que les loups se montrent jusqu’au milieu de notre village.
On paye une prime de cinq pattars à ceux qui tuent un loup.
1717
Jumet fait partie du diocèse de Namur.
1746
La guerre commence entre la France et l’Autriche.
Le Prince de Condé met le siège devant Charleroi.
Jumet est envahi de soldats et de voleurs.
Les denrées alimentaires y sont très chères.
On réquisitionne 20.000 habitants des environs pour établir des fossés avec redoutes autour des camps
1764
Henri Houtart, Echevin de Jumet, fonde avec Herman de Falleur, une verrerie (bouteilles) près de la chapelle de Heigne.
Henri Houtart habite la vieille Place (Place du Prieuré) de Heigne.
En vertu d’un octroi que lui accorde l’Impératrice Marie-Thérèse, le 7-01-1764, il établit sur ses propriétés une verrerie qui ne tarde pas à prospérer.
Elle est la propriété des deux associés jusqu’en 1781, époque à laquelle Henri Houtart en devient seul propriétaire.
1774
Henri Houtart construit une verrerie à vitre dans son domaine de Heigne.
1780
le 28 juin, il y a Convention entre l’Impératrice Marie-Thérèse et le Prince Evêque de Liège, en vertu de laquelle, Jumet et autres Seigneuries sont cédées par ce dernier contre certaines autres terres.
A partir de cette époque, Jumet relève directement de l’Empire sauf toutefois certains droits de l’Abbé de Lobbes (voir Archives de Liège, reg. K911779-83).
Le Lieutenant Bailly de Jumet est GHISLAIN louis-Joseph.
Rappelons que notre village de Jumet-Heigne dépendait de la Principauté Ecclésiastique de Liège depuis une époque reculée.
Le 27-10- 1780, l’Impératrice Marie-Thérèse meurt. Joseph II monte sur le trône.
Les innovations de ce prince échauffent les esprits.
1784
Il est à noter que Joseph II réglemente les enterrements et les cimetières, défendant toute inhumation dans les églises et les chapelles, ordonnant l’établissement des cimetières soignés et très bien clos et de chapelles mortuaires pour y déposer les corps en attendant l’inhumation.
1787
Division par Joseph II des Pays-Bas en 19 cercles correspondant à peu près à nos provinces d’aujourd’hui.
Ces cercles étaient divisés en districts.
1790
Mort de Joseph II.
Sous le règne de ce prince, de nombreux changements s’opèrent dans l’ordre administratif, religieux et judiciaire.
Les esprits se surexcitent.
Les provinces de Belgique se fédèrent sous le nom de Provinces-Unies.
Bientôt la discorde surgit et le 10 décembre 1790, un traité est signé à La Haye, par lequel, la Belgique revient à l’Autriche.
Léopold II, Grand-Duc de Toscane, remplace Joseph II.
Léopold II meurt le 01-03-1792.
En ce moment, la Révolution Française est arrivée à son apogée et le 20-04-1792, la guerre est déclarée à l’Autriche.
Les Français entre en vainqueurs dans notre pays et des horreurs sans nombre se commettent.
Même les corporations de métiers sont supprimées par la Révolution Française.
Mort de Joseph II.
Sous le règne de ce prince, de nombreux changements s’opèrent dans l’ordre administratif, religieux et judiciaire. Les esprits se surexcitent.
Les provinces de Belgique se fédèrent sous le nom de Provinces-Unies.
Bientôt la discorde surgit et le 10 décembre 1790, un traité est signé à La Haye, par lequel, la Belgique revient à l’Autriche.
Léopold II, Grand-Duc de Toscane, remplace Joseph II. Léopold II meurt le 01-03-1792.
En ce moment, la Révolution Française est arrivée à son apogée et le 20-04-1792, la guerre est déclarée à l’Autriche.
Les Français entre en vainqueurs dans notre pays et des horreurs sans nombre se commettent.
Même les corporations de métiers sont supprimées par la Révolution Française.
1792
Jumet est surchargé de corvées et de prestations diverses (charrois, guides chargés de renseigner les armées françaises, …).
Le 8-11-1792, le Général français Ch-François DUMOURIEZ, après la bataille de Jemappes, publie une proclamation, datée de Mons, par laquelle il déclare au nom de la République, que le peuple belge est libre et dégagé de toute obéissance envers la Maison d’Autriche, l’invitant à élire ses magistrats et administrateurs, promettant que ni la République, ni ses généraux, ne se mêleront du gouvernement à donner aux provinces de Belgique.
Il prescrit de continuer la levée des impôts et menace de la destruction toutes provinces, villes et villages qui ne profiteraient pas de la liberté que leur offrent les Français !
Bataille de Jemappes : les armées ennemies traversent notre pays et des horreurs sans nombre se commettent…
1793
la Révolution Française bat son plein ! Jumet, comme toutes les localités de l’époque subit l’influence de la démagogie.
1795
Jumet est sous le Directoire Français à partir 29-09-1795 et cela durant 20 années jusqu’en 1815, sous le Consulat et sous l’Empire.
1796
le 10 janvier soit le 20 Nivôse de l’An IV de la République.
Les Administrateurs de Jumet sont :
Municipaux : CHAUSTEUR Alexandre (propriétaire)
DELIBOUTON Joseph (maître de verrerie)
HEMBISE Henry Joseph (propriétaire) à la place de HANS Pierre
qui a renoncé à son poste de Municipal
JACQUET Jean-Baptiste (propriétaire)
ROULEZ Jean-Baptiste (chirurgien)
Commissaire du Directoire exécutif, près de l’Arrondissement du Canton de Jumet : DESMOULIN, fils
Tribunal de Paix de Jumet :
Juge de Paix : GHISLAIN Louis Joseph et Greffier de Jumet
Assesseurs : JACQUET Jacques Gabriel Joseph (propriétaire et marguillier)
MARIN Alexis Jo (propriétaire)
MASURE Jean-Charles (marchand et propriétaire)
MAYENCE Pierre-François (propriétaire)
Les religieux du Prieuré de Heigne cédèrent le Prieuré et ses dépendances à la commune de Jumet pour 12.000 livres de France. (signé : Desmoulin Pierre-François, Commissaire du Directoire, le six Frimaire de l’An V de la République Française une et indivisible)
Après leurs achats par la commune de Jumet, les bâtiments du Prieuré sont aménagés en pensionnat dont la direction est confiée à un certain Monsieur Denys.
Antoine Houtart les acquit ensuite pour les transformer en habitation particulière.
Entre-temps un four de verrerie est établi à proximité de la chapelle de Heigne et celle-ci désaffectée durant un certain temps servit de magasins.
L’actuelle chapelle de Heigne fait partie des biens communaux jusqu’en 1802, année au cours de laquelle elle est acquise par Monsieur Henry Houtart.
C’est la raison pour laquelle, après l’an IX (1801), il ne sera plus jamais fait état de travaux pour cet édifice.
Ce ne sera qu’en 1859, que Marie-Antoinette Houtart aménagera le sanctuaire et restaurera le chœur.
Jumet compte 5900 habitants
1804
An XII, qui a vu la création de l’Empire Français (18 mai 1804). Il était donc normal que le Nouveau Conseil Municipal de Jumet prête serment de fidélité à l’Empereur.
Ce fut alors la Mairie de Jumetz, du Département de Jemmapes, comme en 1485 !
1815
les temps changent…
Après la défaite de Napoléon en 1815, l’armée française en déroute, avec ce dernier, le soir du 18 juin, passe par Charleroi, avec à leurs poursuite les troupes coalisées contre la France.
Jumet voit le passage de détachements armés importants Le Congrès de Vienne décida alors du sort de nos provinces. Celles-ci devaient servir de rempart contre la France et furent réunies aux provinces du Nord sous le gouvernement de Guillaume Ier d’Orange-Nassau, Roi des Pays-Bas.
A cette époque nos régions vivent dans le développement de la construction de voies d’eau et de chaussées.
1832
Inauguration solennelle du canal Charleroi-Bruxelles.
Il traverse le territoire de Jumet sur quelques centaines de mètres