Qu’est-ce que le Close Combat ?
Le Close Combat qui signifie Combat rapproché a été crée durant la seconde guerre mondiale par des militaires anglais. Ils ont principalement été inspirés par les arts martiaux japonais (judo, jujitsu…). L’objectif est de neutraliser un ou plusieurs adversaires. Pour cela, un panel de techniques létales est utilisé. Le but est simple, il faut agir vite, de façon efficace et avec tous les moyens ( mains nues, objets divers…).
Le Close Combat a été créé pour la guerre, les techniques sont alors extrêmement dangereuses. Cependant, elles sont très simples, mais efficaces. Les frappes sont dirigées en priorité vers les zones sensibles et les techniques sont apprises pour être utilisées lorsque le stress est à son paroxysme.
Ses Origines
Le Close Combat : une diffusion rapide pour une fin précoce ? C’est en 1943, en pleine seconde Guerre Mondiale que les Anglais commencent à former les Français au Close Combat. Les parachutistes français apprennent de nombreux coups d’attaque et de défense, simples, mais terriblement efficaces. Ils apprennent également à avoir un ascendant psychologique sur l’ennemi, ce sentiment de supériorité leur donne une efficacité incroyable lors des affrontements au corps à corps.
À la fin de la guerre, tous les soldats rentrent dans leurs propres pays et dans le domaine militaire on cherche à trouver son propre système de combat à mains nues. Les Américains vont inventer le « Hand to Hand Combat » qui s’appuie principalement sur le jiu-jitsu. Les Russes continuent à pratiquer le Sambo qui est un mélange de judo, de lutte et de boxe. Et les Français créent le « combat rapproché » deux ans après la fin de la guerre.
Le Close Combat commence donc à être délaissé, car les populations souhaitaient oublier la guerre ne plus pratiquer des techniques aussi violentes. De plus, la question du cadre légal et de la légitime défense devient de plus en plus importante. Cela conduit doucement à la disparition du Close Combat.
Le retour du Close Combat
C’est dans les années 1980 que le Close Combat réapparaît notamment grâce à un homme, Raymond H. A. Carter. C’est un officier supérieur de la Gendarmerie nationale française. Il est connu internationalement dans le monde des arts martiaux. Il cherche à moderniser le Close Combat en travaillant sur des situations nouvelles ou dans des lieux précis. Depuis son enfance, Raymond est passionné par les arts martiaux, il obtient une ceinture noire d’Aïkido et cherche constamment à améliorer l’auto défense et la vigilance en s’appuyant sur des situations du quotidien. Il insiste sur le fait d’avoir un bon physique et de bonnes notions de combat pour développer par la suite sa vigilance et son mental pour mieux appréhender le conflit.
Sa recherche et son expérience dans les arts martiaux lui permettent d’inventer de nouvelles techniques notamment dans le combat aquatique. Son travail, sa carrière et son expérience lui permettent d’être reconnu aujourd’hui par beaucoup comme le père du Close Combat moderne.
William E Fairbairn un des pères du Close Combat
William est un ancien officier britannique de la Royal Marine. Lorsqu’il est adolescent, il s’engage dans l’armée et développe des méthodes d’autodéfense contre la baïonnette. En 1907 il rejoint la police municipale de Shanghai (SMP) qui est alors une des villes les plus dangereuses au monde. Les bagarres de rues sont quotidiennes pour cet officier qui est souvent blessé et même laissé pour mort contre les Tongs chinois.
Un petit saut dans le temps pour vous expliquer. À l’époque, en Chine, les Tong combattent la dynastie des Ts’ing pour mettre en place la dynastie des Ming. Au XIXéme siècle on assiste à une forte immigration des chinois vers les États-Unis, beaucoup de Tong s’y rendent également. Plus tard des guerres Tong éclatent dans les grandes villes américaines notamment à cause de la drogue, la prostitution et les jeux. Les guerres entre gangs sont terribles avec des combats à la hachette, aux fusils et aux couteaux. Les États-Unis mettent donc en place « le Chinese Exclusion Act » pour stopper ces guerres entre gangs. Les Tong perdurent aujourd’hui sous forme de lobby en soutenant les chinois en Amérique. Cependant il reste toujours des criminels dans cette organisation.
Revenons à William. Ces guerres de rues qui ne s’arrêtent pas à Shanghai l’encouragent à former une équipe antiémeute pour la police. Il entraîne les policiers et participe à la création de nouveaux moyens de défense comme les gilets pare-balles. Durant la 2ème Guerre Mondiale, Fairbairn est mis à contribution par les services secrets britanniques. Il forme un grand nombre de militaires à ses méthodes, les Rangers américains, les ravisseurs, le Corps du contre-espionnage .. Toutes ses méthodes d’autodéfense ont été efficaces et perdurent aujourd’hui, comme par exemple l’utilisation d’armes à feu, de matraques, de couteaux, son travail d’émeute .. La différence avec les arts martiaux et les self-defenses Beaucoup de choses différencient le Close Combat des arts martiaux et des self-defenses.
Tout d’abord, on ne retrouve pas dans le Close Combat, une certaine spiritualité qui est connue dans les arts martiaux. Par exemple, on ne cherche pas à s’entraîner pour trouver une réponse sur le sens de la vie ou à viser une tranquillité d’esprit. De même, on n’obéit pas à une certaine déontologie comme dans une self-defense. Le Close Combat ne se contente pas de contre-attaquer un ennemi, il cherche aussi à anticiper et faire échouer un futur conflit. Bien qu’il existe des points communs avec la self-defense comme la simplicité des mouvements, l’efficacité ou les actions à exécuter sous un stress important, sa grande différence se retrouve dans le cadre légal.
Le Close Combat comme nous l’avons dit plus haut a été créé pour la guerre. Ainsi il ne s’agit pas de répliquer seulement à une attaque. Le pratiquant peut commencer un combat et n’est pas obligé de respecter la proportionnalité des coups reçus. Il peut donc blesser gravement ou même tuer son adversaire. C’est donc la principale différence avec les disciplines de self-defense civiles ( Krav Maga, Katal … ) où l’on apprend à respecter la notion de légitime défense et agir d’une façon proportionnelle à une attaque.
Un pratiquant de Close Combat doit donc de nos jours s’adapter aux lois. Les techniques sont donc modifiées pour garder leur efficacité tout en restant dans le cadre légal. Par exemple en France, il faut connaître l’article 122-5 du Code Pénal qui porte sur la légitime défense et la proportionnalité de la défense. Il faut aussi connaître l’article 73 du Code de procédure pénale qui explique l’appréhension d’un individu violent et sa conduite devant les forces de l’ordre.