Introduction

Un art martial est un style ou une école dont l’enseignement porte principalement sur des techniques de combat, à mains nues et/ou avec arme. Historiquement, cet apprentissage intègre une dimension spirituelle et morale visant à la maîtrise de soi (essentielle, tant pour renoncer au combat s'il est évitable, que pour y faire face dans le cas contraire), et s’enrichit de multiples connaissances (culturelles, philosophiques et médicales, notamment). Ainsi, les arts martiaux visent au développement global de l’individu : externe (force, souplesse), interne (énergie, santé), intellectuel et moral.

Du fait de son histoire, le terme « art martial » est le plus souvent, dans le langage courant, utilisé pour désigner une discipline de combat asiatique, et les arts martiaux les plus populaires en Europe et en Amérique. Ils incluent les arts martiaux japonais, chinois, vietnamiens ou coréens. Cependant, des écoles similaires d’« arts du combat » existent dans de nombreuses régions et cultures, et les arts martiaux, au sens large, englobent aujourd’hui une grande variété de disciplines.

L'histoire des arts martiaux remonte aux premiers âges de l'humanité et se caractérise par un système complexe de diffusion parmi les cultures et les régions du monde.

Le close combat

Qu’est-ce que le Close Combat ?

Le Close Combat qui signifie Combat rapproché a été crée durant la seconde guerre mondiale par des militaires anglais. Ils ont principalement été inspirés par les arts martiaux japonais (judo, jujitsu…). L’objectif est de neutraliser un ou plusieurs adversaires. Pour cela, un panel de techniques létales est utilisé. Le but est simple, il faut agir vite, de façon efficace et avec tous les moyens ( mains nues, objets divers…).

Le Close Combat a été créé pour la guerre, les techniques sont alors extrêmement dangereuses. Cependant, elles sont très simples, mais efficaces. Les frappes sont dirigées en priorité vers les zones sensibles et les techniques sont apprises pour être utilisées lorsque le stress est à son paroxysme.

Ses Origines

Le Close Combat : une diffusion rapide pour une fin précoce ? C’est en 1943, en pleine seconde Guerre Mondiale que les Anglais commencent à former les Français au Close Combat. Les parachutistes français apprennent de nombreux coups d’attaque et de défense, simples, mais terriblement efficaces. Ils apprennent également à avoir un ascendant psychologique sur l’ennemi, ce sentiment de supériorité leur donne une efficacité incroyable lors des affrontements au corps à corps.

À la fin de la guerre, tous les soldats rentrent dans leurs propres pays et dans le domaine militaire on cherche à trouver son propre système de combat à mains nues. Les Américains vont inventer le « Hand to Hand Combat » qui s’appuie principalement sur le jiu-jitsu. Les Russes continuent à pratiquer le Sambo qui est un mélange de judo, de lutte et de boxe. Et les Français créent le « combat rapproché » deux ans après la fin de la guerre.

Le Close Combat commence donc à être délaissé, car les populations souhaitaient oublier la guerre ne plus pratiquer des techniques aussi violentes. De plus, la question du cadre légal et de la légitime défense devient de plus en plus importante. Cela conduit doucement à la disparition du Close Combat.

Le retour du Close Combat

C’est dans les années 1980 que le Close Combat réapparaît notamment grâce à un homme, Raymond H. A. Carter. C’est un officier supérieur de la Gendarmerie nationale française. Il est connu internationalement dans le monde des arts martiaux. Il cherche à moderniser le Close Combat en travaillant sur des situations nouvelles ou dans des lieux précis. Depuis son enfance, Raymond est passionné par les arts martiaux, il obtient une ceinture noire d’Aïkido et cherche constamment à améliorer l’auto défense et la vigilance en s’appuyant sur des situations du quotidien. Il insiste sur le fait d’avoir un bon physique et de bonnes notions de combat pour développer par la suite sa vigilance et son mental pour mieux appréhender le conflit.

Sa recherche et son expérience dans les arts martiaux lui permettent d’inventer de nouvelles techniques notamment dans le combat aquatique. Son travail, sa carrière et son expérience lui permettent d’être reconnu aujourd’hui par beaucoup comme le père du Close Combat moderne.

William E Fairbairn un des pères du Close Combat

William est un ancien officier britannique de la Royal Marine. Lorsqu’il est adolescent, il s’engage dans l’armée et développe des méthodes d’autodéfense contre la baïonnette. En 1907 il rejoint la police municipale de Shanghai (SMP) qui est alors une des villes les plus dangereuses au monde. Les bagarres de rues sont quotidiennes pour cet officier qui est souvent blessé et même laissé pour mort contre les Tongs chinois.

Un petit saut dans le temps pour vous expliquer. À l’époque, en Chine, les Tong combattent la dynastie des Ts’ing pour mettre en place la dynastie des Ming. Au XIXéme siècle on assiste à une forte immigration des chinois vers les États-Unis, beaucoup de Tong s’y rendent également. Plus tard des guerres Tong éclatent dans les grandes villes américaines notamment à cause de la drogue, la prostitution et les jeux. Les guerres entre gangs sont terribles avec des combats à la hachette, aux fusils et aux couteaux. Les États-Unis mettent donc en place « le Chinese Exclusion Act » pour stopper ces guerres entre gangs. Les Tong perdurent aujourd’hui sous forme de lobby en soutenant les chinois en Amérique. Cependant il reste toujours des criminels dans cette organisation.

Revenons à William. Ces guerres de rues qui ne s’arrêtent pas à Shanghai l’encouragent à former une équipe antiémeute pour la police. Il entraîne les policiers et participe à la création de nouveaux moyens de défense comme les gilets pare-balles. Durant la 2ème Guerre Mondiale, Fairbairn est mis à contribution par les services secrets britanniques. Il forme un grand nombre de militaires à ses méthodes, les Rangers américains, les ravisseurs, le Corps du contre-espionnage .. Toutes ses méthodes d’autodéfense ont été efficaces et perdurent aujourd’hui, comme par exemple l’utilisation d’armes à feu, de matraques, de couteaux, son travail d’émeute .. La différence avec les arts martiaux et les self-defenses Beaucoup de choses différencient le Close Combat des arts martiaux et des self-defenses.

Tout d’abord, on ne retrouve pas dans le Close Combat, une certaine spiritualité qui est connue dans les arts martiaux. Par exemple, on ne cherche pas à s’entraîner pour trouver une réponse sur le sens de la vie ou à viser une tranquillité d’esprit. De même, on n’obéit pas à une certaine déontologie comme dans une self-defense. Le Close Combat ne se contente pas de contre-attaquer un ennemi, il cherche aussi à anticiper et faire échouer un futur conflit. Bien qu’il existe des points communs avec la self-defense comme la simplicité des mouvements, l’efficacité ou les actions à exécuter sous un stress important, sa grande différence se retrouve dans le cadre légal.

Le Close Combat comme nous l’avons dit plus haut a été créé pour la guerre. Ainsi il ne s’agit pas de répliquer seulement à une attaque. Le pratiquant peut commencer un combat et n’est pas obligé de respecter la proportionnalité des coups reçus. Il peut donc blesser gravement ou même tuer son adversaire. C’est donc la principale différence avec les disciplines de self-defense civiles ( Krav Maga, Katal … ) où l’on apprend à respecter la notion de légitime défense et agir d’une façon proportionnelle à une attaque.

Un pratiquant de Close Combat doit donc de nos jours s’adapter aux lois. Les techniques sont donc modifiées pour garder leur efficacité tout en restant dans le cadre légal. Par exemple en France, il faut connaître l’article 122-5 du Code Pénal qui porte sur la légitime défense et la proportionnalité de la défense. Il faut aussi connaître l’article 73 du Code de procédure pénale qui explique l’appréhension d’un individu violent et sa conduite devant les forces de l’ordre.

Conclusion

Le Close Combat est donc un système de combat très efficace. Il faut bien comprendre que son but est d’apprendre à survivre même en étant dans une situation désespérée ( contre plusieurs adversaires .. ) face à une ou des personnes qui veulent blesser gravement ou tuer. À l’inverse des arts martiaux, il ne s’agit pas d’un système codifié fermé, mais d’une forme de combat qui évolue et qui s’adapte.
Le ninjutsu

Ninjutsu

Le ninjutsu est un ensemble d'arts et techniques d'origine traditionnelle, pratiqués par certains espions du Japon féodal, les shinobi, plus connus en Occident sous le nom de ninjas. De nos jours, de nombreux styles d'arts martiaux se réclament du ninjutsu, mais à l'origine il ne s'agit pas tant d'un art martial que d'un talent d'espionnage fait de ruse et tromperie. Cette discipline particulière était enseignée dans certaines écoles traditionnelles japonaises, généralement à côté et en complément d'arts martiaux.

Il existe différents styles de ninjutsu, y compris certains d'art martial uniquement, et plusieurs se prétendant la « vraie » et seule légitime forme de cet art.

Le terme ninjutsu

« Nin » (忍) signifie « persévérance », « endurance », « furtif ». « Jutsu » signifie « art » ou « technique ». Le ninjutsu est donc l'art de la persévérance et les pratiquants sont des ninjas.

Sensei Masaaki Hatsumi

Le sensei Masaaki Hatsumi est né le 2 décembre 1931, au Japon. Il est le fondateur du Bujinkan, qui vise à promouvoir le développement et l'enseignement du ninjutsu. Hatsumi est l'héritier des neuf écoles de bujutsu (dont trois de ninjutsu) transmises par son maître Toshitsugu Takamatsu

Le Bujinkan

Le Bujinkan (武神館?, « La maison du guerrier divin » en japonais), ou plus précisément le Bujinkan dojo (武神館道場?) est une organisation d'arts martiaux fondée en 1972 et dirigée par soke Masaaki Hatsumi (初見良昭?, Hatsumi Masaaki), élève direct de Takamatsu Toshitsugu (高松寿嗣, Takamatsu Toshitsugu?).

Le dojo principal de la discipline se trouve au Japon, à Noda dans la préfecture de Chiba, située en périphérie de la ville de Tokyo. Il existe des dojos représentant le Bujinkan dojo partout dans le monde.

La discipline enseignée se nomme le Bujinkan Budō Taijutsu (武神館武道体術?) et est une compilation de neuf écoles (ryūha) d'arts martiaux. Dans ces écoles, six sont des bujutsu (« écoles des samouraïs ») et trois sont du ninjutsu (écoles shinobi, mot synonyme de ninja) dont deux d'entre elles n'ont pas été enseignées. Cet art martial s'appelait auparavant le Bujinkan ninpō taijutsu et est connu sous le nom générique de Bujinkan.

Les 9 écoles du Bujinkan

  • Gi Kan Ryū Koppō Jutsu (義鑑流骨法術) : L'école du miroir de la justice - L'art des méthodes pour briser les os
  • Gyokko Ryū Kosshi Jutsu (玉虎流骨指術) : L'école du tigre de jade - L'art de briser les os des doigts
  • Gyoku Shin Ryū Ninpō (玉心流忍法) : L'école du cœur de jade - Méthodes d'infiltration Ko To Ryū Koppō Jutsu (虎倒流骨法術) : L'école pour abattre le tigre - L'art des méthodes pour briser les os
  • Ku Ki Shin Den Ryū Happō Bi Ken Jutsu (九鬼神伝流八法秘剣術) : L'école de la transmission des 9 esprits divins - L'art des 8 méthodes secrètes du sabre
  • Kumo Gakure Ryū Ninpō (雲隠流忍法) : L'école cachée dans les nuages - Méthodes d'infiltration Shin Den Fudo Ryū Da Ken Tai Jutsu (神伝不動流打拳体術) : L'école de l'immuable transmission divine - L'art de frapper le corps avec les poings
  • Taka Gi Yō Shin Ryū Jū Tai Jutsu (高木揚心流柔体術) : L'école du cœur qui s'élève à la cime des arbres - L'art de la souplesse du corps
  • To Gakure Ryū Ninpō Tai Jutsu (戸隠流忍法体術) : L'école de la porte cachée - Méthodes d'infiltration - L'art du corps
  • Techniques de combat

    Le Bujinkan regroupe différentes techniques de combat :

  • koppō taijutsu : combat à mains nues utilisant les connaissances anatomiques pour mieux blesser ou maîtriser l'adversaire ;
  • ninpō no ken : escrime, dont la pratique du sabre long (daito) et du sabre court (kodachi) ;
  • shinobi kenjutsu : la maîtrise du sabre ninjatō ;
  • yarijutsu, sojutsu : combat à la lance ;
  • shurikenjutsu : lancer d'objets, tranchants (couteaux) ou pas, dont le lancer de la senban (senban nage jutsu), la fameuse étoile à pointes ;
  • kajutsu, kayakujutsu : utilisation du feu (incendie, explosifs, armes à feu) ;
  • bisentōjutsu, naginatajutsu : combat à la hallebarde ;
  • kishajutsu : combat et tir à l'arc à cheval ;
  • fukiyajutsu : sarbacane ;
  • jōjutsu, bō-jutsu, hanbōjutsu, rokushakubōjutsu : combat au bâton ;
  • suitonjutsu : nage de combat ;
  • shimejutsu : étranglement ;
  • shotenjutsu : escalade et techniques pour « monter aux cieux » ;
  • onshinjutsu : l'art de se déguiser (« les sept façons d'aller ») et de devenir invisible ;
  • dakkenjutsu : art de frapper les points vitaux ;
  • ukemi : réception au sol après une chute ou une projection ;
  • taihenjutsu : art de se déplacer, acrobaties ;
  • junan taiso : assouplissement du corps et étirements.
  • Disciplines diverses

  • Ninja no kiai : union des énergies, du souffle (concept sans doute proche de celui développé par l'aïkido).
  • Gunryaku : stratégie militaire.
  • Tenmon : météorologie, astronomie.
  • Tonpō, goton, juton : techniques d'évasion.
  • Yugei : musique, peinture, danse, art de la politesse et de la conversation… utilisé aussi dans le onshinjutsu pour se déguiser en mendiant, moine, artiste errant.
  • Torinawajutsu, hojojutsu : lier l'adversaire avec une corde.
  • Kyushojutsu : utilisation des doigts pour frapper les points vitaux.
  • Shinobi iri : art de l'infiltration.
  • Genjutsu et yōjutsu : art de l'illusion (s'apparentent à l'hypnose).
  • Le krav maga

    Krav Maga

    Le krav-maga, parfois écrit krav maga (hébreu קְרַב מַגָּע [ˈkʁav maˈɡa], littéralement combat rapproché) est une méthode de combat qui met l'accent sur l'apprentissage et le développement des capacités d'autodéfense. Elle est développée comme système militaire d'autodéfense et de combat par l'armée israélienne et les services spéciaux israéliens, afin de se défendre au corps à corps face aux assaillants.

    La méthode est utilisée par de nombreux services de police et forces militaires dans le monde tels qu'aux États-Unis (FBI, DEA, Marine Corps), en France (GIGN, RAID, Légion étrangère) et au Royaume-Uni (SAS)

    Créée par Imi Lichtenfeld dans les années 1930 en Tchécoslovaquie, elle se fonde sur des techniques de combat de rue, qu'il acquérit lors d'attaques de groupes fascistes contre la communauté juive. La méthode combine des techniques provenant de la boxe, du muay-thaï, du judo, du ju-jitsu, du karaté et de la lutte.

    Il existe deux types de cet art martial, un type est utilisé dans les forces de sécurité et un autre type à usage civil.

    Histoire

    Fondation

    Au début du xxe siècle, la ville de Bratislava, appartenant alors à l’Empire austro-hongrois abritait, à l’instar de nombreuses villes d’Europe de l’Est, une importante communauté juive ashkénaze. Samuel Lichtenfeld était détective et instructeur en chef de la police départementale, devenu célèbre pour ses nombreuses affaires élucidées et son enseignement de l'autodéfense. Son fils, Imi Lichtenfeld, né à Budapest en 1910, s’inspira grandement des activités de son père. Il remporta de nombreuses compétitions en lutte, boxe et gymnastique.

    Dans les années 1930, face à la montée du fascisme en Europe, et pendant la Seconde Guerre mondiale4, Imi Lichtenfeld réunit autour de lui un groupe de jeunes athlètes dont la mission était de protéger la communauté juive locale3,5,6. Il prit part à de nombreuses bagarres qui lui firent prendre conscience des différences entre les compétitions sportives et les « combats de rue ». Son action le rendit vite impopulaire auprès des autorités locales. Il commença en 1940 un périple de deux ans qui le mena finalement dans le mandat britannique de Palestine, après un passage dans les troupes britanniques. Il rejoignit alors la Haganah, formation para-militaire juive préfigurant l'armée israélienne. Il fit partie des troupes de choc, le Palmach, où il enseigna le kapap, la lutte et la gymnastique.

    Expansion

    En 1948, Lichtenfeld rejoint Tsahal en tant que chef-instructeur pour l’éducation physique et le Kapap. Son objectif était de développer une méthode simple, efficace et rapidement assimilable pour répondre aux besoins de l’armée : les techniques sont nées d’un réajustement progressif rendu possible par les retours d’expérience sur le champ de bataille. Après une mission de deux années en Éthiopie, Imi Lichtenfeld quitta le service actif en 1964. Il ouvrit par la suite une école à Netanya et créa officiellement le krav-maga (littéralement « combat rapproché » en hébreu). C'est à cette époque, en novembre 1964, que Eli Avikzar commença à s'entraîner avec lui et finit par devenir instructeur principal. Il fut aussi la première ceinture noire de l’histoire du krav-maga, remise par Imi Lichtenfeld le 5 janvier 1971.

    Après le développement d’un contenu suivant des principes (exemple : chemin le plus court, défense et contre-attaque simultanées) mais restant cependant désordonné, Imi Lichtenfeld et son équipe structurent leurs découvertes pour pouvoir les enseigner (« j’avais pensé à créer un système applicable dans la réalité »). 1980 marque le début de l’internationalisation du krav-maga, auparavant circonscrit au seul État d’Israël. Imi Lichtenfeld autorisait ses disciples les plus doués à enseigner cette méthode à travers le monde, entre autres Eyal Yanilov aux États-Unis, ou encore Kobi Lichtenstein (en) en Amérique du Sud.

    En 1984, la fédération de Krav Maga donna le grade de ceinture noire à deux élèves américains, Allen Feldman et Darren Levine. En 1985, Eli Avikzar partit aux États-Unis en tant que représentant de la fédération de krav-maga puis y retourna pour y donner son premier entraînement au département de police de Los Angeles.

    Le FBI, la DEA, les marines, le GIGN et les SAS popularisèrent cette nouvelle forme de close combat auprès du grand public et de nombreux clubs commencèrent à proposer aux civils une façon différente de pratiquer la self-defense (principalement sous l’impulsion de Darren Levine en Amérique du Nord) et de Richard DOUIEB en Europe, qui fut notamment formateur au GIGN durant 12 années consécutives.

    Le décès du fondateur en 1998 a marqué le début de dissensions au sein des instances dirigeantes (on notera cependant que Yanilov avait quitté la fédération de krav-maga dès 1996). Peu avant sa disparition, Lichtenfeld affirmait encore que son vœu le plus cher était que « chaque enfant sache se défendre, élevé dans le respect d’autrui »

    Objectifs

    L’objectif du krav-maga est l’apprentissage de la défense en un minimum de temps de formation et de s'adresser à un large public. Le krav-maga n’est pas conçu comme un art mais comme une méthode de combat rapproché. Dans ce souci d’efficacité, le krav-maga est en perpétuelle évolution. Toutefois, il inclut un grand nombre de techniques de combat issues de la boxe pieds-poings, du jiu-jitsu et de la lutte. Les entraînements diffèrent de ceux des arts martiaux ou des sports de combat dans la mesure où le but n’est ni la compétition ni une pratique culturelle ou physique. À cela s’ajoutent l’absence de règles a priori et les priorités. La méthode devant être intégrée rapidement pour la formation des soldats, elle ne s’appuie pas sur des qualités physiques particulières et n’est donc pas réservée à des troupes d’élites. La simplicité est déterminante. Le krav-maga est basé sur les réflexes et la rapidité d’action.

    En son temps, Imi Lichtenfeld fonde sept principes du krav-maga :

  • « Éviter les situations dangereuses » : Le krav-maga est un principe de prévention et de bon sens pour « éviter de se retrouver dans une situation dangereuse » (par exemple : en faisant de l’auto-stop, éviter les individus peu engageants, éviter de traverser à pied un quartier dangereux en ville, etc.)
  • « Réflexes naturels » : Le krav-maga est une technique d’auto-défense basée sur « les réflexes naturels » du corps humain.
  • « La voie la plus courte » : Se défendre et attaquer par la voie la plus courte et depuis la position où l’on se trouve, en privilégiant « le minimum de prise de risque pour soi-même ».
  • « Instaurer un dialogue » : En fonction de la situation, et selon le besoin, en fonction du danger que représente l’adversaire, essayer de décourager celui-ci « en instaurant un dialogue ».
  • « Points sensibles » : Utiliser « les points sensibles » du corps humain (yeux, gorge, parties génitales) pour atteindre ou maîtriser l’adversaire.
  • « Objets à portée, puis armes naturelles » : Essayer d’utiliser en priorité « tous les objets à sa portée », puis les armes naturelles du corps en dernier recours.
  • « Tous les coups sont permis » : Aucune loi (pas de règles à respecter), aucune limitation sur le plan des techniques, pas d’interdits, « tous les coups sont permis » ; mais, il est tout de même conseillé de rester dans la « légitime défense ».
  • Priorités

    Tout comme le close combat, le krav-maga se caractérise par différentes techniques incapacitantes ou létales. Ces méthodes sont très faciles à apprendre et très efficaces. Elles visent à mettre hors d’état de nuire un ennemi : le plus vite possible, le plus efficacement possible et par tous les moyens possibles (aucune limite de combat). Les techniques de combat à mains nues employées sont typiquement les plus dangereuses, les plus efficaces, et les plus simples que puisse générer le corps humain comme peut en témoigner la devise de cette pratique : simplicité, rapidité, efficacité et maîtrise de soi. Ces techniques sont choisies et adaptées pour fonctionner dans des conditions de stress maximum, et sur quelqu’un qui ne se laissera pas faire. Dans un combat pour assurer sa survie (donc de type non sportif), le seul but est d’éliminer la menace avant que celle-ci n'élimine l'individu concerné.

    Les coups sont donc focalisés sur des cibles anatomiques comme notamment les yeux, la nuque, les genoux, la gorge et les parties génitales. Le combattant cherchera systématiquement à prendre l’initiative de l’assaut, puis à neutraliser la menace (sans systématiquement rechercher le maximum de dégâts). La défense est donc toujours un pis-aller (récupération de l’initiative), visant à rétablir l’action offensive. Le déplacement est toujours en avançant (forward drive).

    Dans une situation donnée, la réponse doit être immédiate, aussi forte que nécessaire tout en restant adaptée à la situation, sans appel, naturelle et choisie pour servir un objectif précis, comme déconcentrer, fuir, immobiliser au sol, neutraliser voire tuer. Il en résulte 3 ensembles de techniques suivant que l’enseignement est destiné à l’armée, la police ou les civils. En effet, les objectifs n’étant pas les mêmes suivant ces catégories, attaquer, neutraliser, ou se défendre.