La hallebarde

La hallebarde

La hallebarde est une arme d'hast polyvalente comportant, au bout d'une hampe en bois, une pointe de lance, un fer de hache et un bec de corbin. Sa hampe est généralement de section octogonale ou carrée, renforcée d'atèles métalliques permettant au combattant d'arrêter un coup de taille. Enfin à l'autre extrémité se trouvait un talon métallique permettant un usage comme arme contondante. Arme de combat rapproché pour le fantassin professionnel et autres hommes d'armes, la hallebarde servait à combattre l'infanterie comme la cavalerie adverse. Elle est conçue afin d'être plus courte et plus maniable que d'autres armes d'hast comme la pique.

Elle dérive directement du vouge, dont on a dissocié la pointe de lance du fer de hache. Ce dernier se voit équilibré par l'ajout du bec de corbin du côté opposé. Elle fut largement utilisée dans les armées d'Europe durant le Moyen Âge tardif et la Renaissance avant d'être remplacée, comme la pique, par le fusil à baïonnette à la fin du xviiie siècle.

Les soldats maniant cette arme sont des hallebardiers.

Caractéristiques

Pointe de hallebarde (musée de la porte de Hal). Arme offensive, il existe plusieurs variantes de hallebarde. Elle est en général composée d’une longue hampe ou manche, en bois, de 1,70 m à 2,00 m2 quelquefois plus, garnie à son sommet d'un fer assez large et pointu servant à l'estoc (coup pour percer). Cette pointe est garnie à sa base, au-dessus de la douille, d'un côté d'un fer en forme de croissant ou de hache servant à la taille (coup pour trancher) et de l'autre bec de corbin, servant à crocheter l'adversaire ou faire tomber un cavalier.

Maniement

Arme utilisée pour le combat rapproché, elle sert dans l'infanterie à la fois contre les fantassins et la cavalerie adverses.

Dans les armées françaises, les hallebardiers étaient souvent placés en seconde ligne, derrière les piquiers et encadrés par des arquebusiers2. Les piques arrêtaient le premier assaut et une fois le corps à corps engagé, les piques trop longues n'étant plus efficaces, les hallebardiers passaient alors devant2, leur arme permettant de porter des coups d'estoc ou de taille à différentes distances2. Les hallebardes permettaient aussi d'arrêter en premier une charge de cavaliers en les plantant dans le sol face à l'ennemi.

En combat individuel, en raison de son poids important, l'arme demande une forte assise au sol pour celui qui la manie, avec souvent une jambe posée en avant, la pointe vers l'adversaire à hauteur de poitrine ou de hanche2. La hallebarde s'utilise à deux mains : une main sur l'extrémité inférieure de la hampe (le talon), sert à diriger la hallebarde2, l'autre main étant placée sur le milieu de la hampe. Cette position favorise l'estoc. Les gardes plus hautes ou plus basses permettent la taille. Le hallebardier peut également se servir de la forme de son fer pour crocheter l'arme de son adversaire ou faire chuter un cavalier2. Il pouvait pour cela couper le jarret du cheval à l'aide du crochet ou désarçonner le cavalier en crochetant une de ses jambes ou son cou2 ou, tel un hameçon, en crochetant une des jointures de l'armure ou de la cotte de mailles, la longueur de sa hampe offrant au hallebardier une distance de protection contre l'épée ou la hache de son adversaire.

Lorsqu'on manie la hallebarde, l'énergie cinétique très importante qui en résulte en fait une arme très puissante, capable de tailler, percer et arracher les armures (c’est l’une des rares armes, avec la miséricorde ou l’estoc et la technique de demi-épée, à pouvoir traverser un harnois).

La naginata

La naginata

La naginata (薙刀?) est une arme japonaise, proche du fauchard à lame courbe, utilisé pour pratiquer le naginatajutsu. Cette arme, particulièrement appréciée par les moines et pouvant atteindre jusqu'à deux mètres en longueur, était utilisée autrefois sur les champs de bataille pour couper les jarrets des chevaux. C'était une arme également efficace dans le combat à mi-distance contre un guerrier à pied.

Les armes à feu allaient peu à peu la rendre obsolète après 1542, tout comme le sabre, mais les écoles restèrent. Cette arme, efficace à moyenne distance, équipait presque tous les foyers (nobles ou guerriers) et devint, vers le xviie siècle, l'art martial de prédilection des filles de nobles ou de samouraïs.

Outre le naginatajutsu, toujours enseigné, il existe une pratique plus moderne de la naginata, proche du kendo. La lame en acier a été remplacée par une lame flexible en bambou. On parle de « naginata moderne » (新しい薙刀, atarashii naginata?, « naginata nouvelle » en japonais). Les techniques de cette forme moderne de naginata ont été codifiées après la Seconde Guerre mondiale.

Le naginata est pratiqué de nos jours par environ 40 000 personnes au Japon. En France, il existe quelques clubs de naginata.

Historique

Représentation de Tomoe Gozen sur son destrier, et tenant sa naginata (arme d'hast féminine par tradition). L'apparition de la naginata remonte aux troubles de l'ère Tengyō (938-947).

Plus longue que l’épée, la naginata présentait pour le combattant l'avantage de pouvoir s'engager dans la bataille tout en gardant une certaine distance par rapport aux ennemis. La naginata s'apparente à un sabre dont on aurait allongé le manche. Les signes japonais qui le désignaient pouvaient être traduits par « long sabre ».

Plus tard (lors de la période Nanboku-chō, 1336-1392), des épées de grande longueur furent utilisées et, pour les distinguer de ces longs sabres, les kanjis furent changés de « long sabre » en « sabre de fauchage », en référence à son utilisation. La naginata était l'arme la plus utilisée par les moines-guerriers (tels que les sōhei, les yamabushi ou les Ikkō-ikki).

Au cours du temps, la lame devint plus grande et plus courbe et une tsuba (garde) fut rajoutée (période Sengoku, 1477-1573).

La naginata cessa d'être utilisé comme arme de bataille lors de l'introduction des armes à feu mais continua à être employé par les médecins et les femmes de samouraïs, raison pour laquelle la longueur de la naginata fut considérablement réduite lors de la période Edo (1600-1868). Le manche de la naginata, orné et décoré, devient un article essentiel dans la dot.

À partir de l'ère Meiji (1868-1912), l’art de la naginata a été employé dans les écoles comme manière de développer le bien-être spirituel et physique des filles, alors que les garçons faisaient du kendo dans le même but. Cet art est encore pratiqué aujourd'hui et en plein essor.

Les anciennes techniques sont aujourd'hui étudiées au sein des koryū (écoles traditionnelles anciennes).

Le Tendō-ryū, une ancienne école, comporte une centaine de katas utilisant la naginata et est toujours pratiqué de nos jours.

Aujourd'hui, la naginata moderne (atarashii naginata), codifiée après la Seconde Guerre mondiale, est la forme la plus répandue et la plus pratiquée3, mais certains forgerons fabriquent encore des naginata traditionnels de nos jours.

L'art martial associé à la naginata

Le naginatajutsu (なぎなた術 / 長刀術 / 薙刀術?) est un art martial japonais. On y étudie le maniement de la naginata, mais la plupart des étudiants actuels du naginatajutsu en apprennent une forme modernisée appelée simplement le naginata ou atarashii naginata1.

Dans l'histoire du Japon, le maniement de la naginata a été associé aux femmes et de nos jours au Japon, le naginatajutsu est davantage pratiqué par des femmes que par des hommes.